Opus 89

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CHRONIQUES

Entre Vanil noir et Vanil blanc

Avec leur éternelle présence, elles font partie de nous sans même le soupçonner. Elles nous entourent. Elles nous protègent. Face à la mer, nous nous sentons perdus, sans repère. Elles, elles nous enferment tout en nous rappelant que nous sommes bien peu de choses. Face à elles, nous faisons moins les malins bien que ce soit elles qui nous donnent notre fierté. Fierté de la rudesse. Fierté de la neige. Fierté du sommet.

Avec ses parois rocheuses pour unique horizon, nous nous sentons invincibles malgré la mer agitée qui nous entoure. La belle Europe peut rester sur son taureau blanc, nous n'irons pas la chercher. Car nous ne demandons rien, mis à part de vivre tranquillement entourés de nos montagnes. Celles-ci qui nous facinent et façonnent. Elles nous donnent aussi le vertige. Vertige de la puissance. Vertige de la fortune. Vertige de la chute.

Avec leur aura majestueuse, elles nous font perdre la tête. Nous y créons des bêtes imaginaires pour remplir ce trouble. Dahut, Yéti et autres chimères peuplent nos rêves. Mais qui serions-nous sans elles? Grâce à elles, nous fantasmons des réussites à leur hauteur. Nous éduquons nos enfants en termes de sommets à atteindre, de dénivellation et de précipices à éviter. Il y a ceux qui dévalent la pente et ceux qui dansent sur la crête.

Avec leur face nord, elles nous enseignent aussi la modestie. Il n'est pas bon ici d'être prétentieux. Les Dieux nous tomberont sur la tête si nous osons avoir des ambitions. Tranquilité est mot d'ordre. Avec raison, car qui n'aspire pas au calme? Mais n'y ajoutez pas luxe et volupté, car leur âpreté ne nous le permet pas. Et il est de mauvais goût d'aimer les choses qui brillent. Pour cela, nous avons le soleil. Mais gare à celui qui se prend pour Icare! Les montagnes l'accueilleront avec ses pics et ses précipices.

Que dire de ce beau pays fait de montagnes? Je l'aime et le rejette. Il a fait ce que je suis. Je ne peux le renier, bien que parfois...Sa topographie a plus d'influence sur notre réalité que nous ne le pensons. Notre quotidien est fait de contradictions issues de ses sommets et de ses crevasses.

C'est un poids et un élan. Mille possibilités et mille dangers. Une richesse extraordinaire, une beauté unique, bien qu'elle ressemble parfois à la boîte de Pandore. Une contrée du paradoxe, une terre des contraires. Extravagant et humble. Riche et pauvre. Paisible et violent. Ce plein pays qui est le mien.


Eloge de l'ombre

 Hier en faisant mes courses, je m'étonnais de la lumière des supermarchés. Quelle idée étrange que de choisir des néons! On ne peut pas considérer ce type d'ampoules comme celles qui diffusent la lumière la plus agréable, ni celle qui nous met le plus en valeur. Je saisis bien le côté pratique: un éclairage froid et perçant permet de surveiller ses clients. Pourtant, si nous pouvions évoluer dans un univers plus tamisé, disons parsemé d'ombres, quel bonheur cela serait! Nous aurions l'impression de partir à la découverte d'un lieu secret. Nous devrions être vigilants pour ne pas nous perdre dans le rayon cosmétiques ou entrer en collision avec le caddie d’un compagnon d’infortune. Faire ses courses aurait un relent d'aventure; nous pourrions encore croire que chaque coin est synonyme de mystère; acheter ses sacs poubelles n'aurait jamais été aussi excitant... Ne vous méprenez pas: je suis consciente que les supermarchés sont faits pour être pragmatiques et non romantiques!
Cependant, je suis persuadée qu'un peu plus d'ombres dans notre société nous permettrait de sublimer notre quotidien. Notre époque tend à vouloir tout montrer. Nous sommes sans cesse surexposés, comme si l'on devait prouver que nous n'avons aucun défaut, à aucun moment. Nous devons faire preuve de transparence. Mais vous, vous sentez-vous transparents? Ne sommes-nous pas faits de contours, de profondeur et d'énigmes? Ne risquons-nous pas de devenir plats et insipides à force de tout dévoiler du premier coup?
Pour illustrer mon propos, voici une petite anecdote: Un ami est sorti longtemps avec une Japonaise, qui était toujours habillée de manière sage. Elle portait des habits qui cachaient ses jambes, ses épaules, son décolleté et ses bras. Bien sûr, dans leur intimité, elle se dévoilait mais jamais en société. Et en vérité, aujourd’hui, cet ami regrette amèrement de ne plus être avec une fille aussi pudique: il n'avait jamais autant désiré une femme! Imaginez le taux d'excitation que devait susciter le dévoilement d'une épaule malgré elle! Par hasard, il pouvait deviner sa cheville et son esprit vagabondait. Lorsqu'elle relevait ses cheveux, il rêvait de milles caresses qui épouseraient parfaitement sa nuque.
Le désir est capricieux et multiple. Il n'existe ni modèle ni mode d'emploi. A chacun de découvrir ce qu'il en retourne. Ceci n'est sans doute qu'une impression mais il me semble que nous nous sentons obligés de tout révéler dès la première seconde. Cela vient certainement entre autre de notre imaginaire collectif développé à coups de publicités obscènes et de films manquant sérieusement de fantaisie. Pourtant, je suis sûre que l'attente, les secrets, l'ombre sur nos corps ne font qu'attiser notre désir. Dans l'ombre, les défauts deviennent merveilles et trésors. Si nous montrons tout dès le premier jour, que reste-t-il pour les jours de pluie? Pour cet été, qui je l'espère sera ensoleillé et chaud, je vous souhaite de trouver un grand parasol où vous mettre à l'ombre et profiter d'être à l'abri des regards pour faire bon ce qu'il vous semble!


​L'histoire de L.

L. avait ses habitudes. Comme tout le monde, en somme. A la fin de sa journée, il appréciait particulièrement de rentrer chez lui et de retrouver ses pantoufles à droite de la porte d'entrée. Ensuite, il se dirigeait vers son salon où le matin même il avait déposé méticuleusement son journal sur la table basse à gauche de son fauteuil de lecture. Il s'intallait donc là et lisait son journal. Vers dix-neuf heures, il se levait, attrapait un plat préparé dans le congélateur et le mettait au micro-ondes, situé au-dessus de celui-ci. Pendant les quatre minutes de cuisson, il se préparait un plateau avec couverts, serviette, verre de vin rouge et morceau de pain. Parfois, ce laps de temps lui permettait aussi de se laver les mains. Si ce n'était pas le cas, il sautait cette mesure d'hygiène. Le plat prêt et déposé sur son plateau, il s'installait sur son fauteuil-pour-manger-et-regarder-la-télévision-en-même-temps. Assis, il allumait cette dernière. A vingt heures trente, il l'éteignait, rangeait son plateau après avoir épousseté les miettes de pain, nettoyait ses couverts et son verre de vin et jetait l'emballage du plat préparé. Enfin, il se lavait les dents, se regardait quelque peu effrayé dans la glace, préparait ses vêtements pour le lendemain, mettait son pyjama et se couchait. Une vie bien réglée, apparemment.

Car oui, s'il s'agissait seulement de décrire les va-et-vient de L, cette histoire manquerait cruellement de piquant. Heureusement, un jour, une chose terrible arriva, se passa, du moins survint.

Comme tous les jours de semaine, il rentra chez lui, mis ses pantoufles et se dirigea vers son fauteuil de lecture. Il s'assit, tendit la main pour attraper son journal déposé le matin sur la table adjacente au fauteuil, mais là sa main ne rencontra pas le papier un peu froissé par le livreur. Non, sa main se retrouva en contact direct avec le bois de mauvaise qualité de sa table-attablée-à-la-gauche-du fauteuil-lectural. Comment était-ce possible? L. se souvenait parfaitement de l'avoir déposé le matin même, avant de partir travailler. Comme toujours. Il avait même retenu le titre de la première page: "La ville change ses habitudes". Curieuse coïncidence, vous l'admettrez!
Inquiet, angoissé, voire pétrifié, il vérifia que le journal n'était pas tombé sous la table. Mais non, il n'était pas là. Où avait-il bien pu filer? Soudain, la crainte d'un cambriolage le saisit. Il courut à travers son appartement pour vérifier que rien n'y manquât. Tout était là comme à son habitude. Il retourna alors dans son salon et vérifia que la porte-fenêtre de son balcon soit bien fermée. Elle l'était, mais à vrai dire, c'était la première fois que L. regardait à travers la vitre. Il fut alors comme attiré par la lumière qui émanait de l'extérieur. Il s'approcha. Il ouvrit la porte-fenêtre et sortit pour la toute première fois sur son balcon. Il se pencha et regarda la rue qui fourmillait de mille petits points qui allaient dans tous les sens. C'était d'une splendeur inouïe. Il voulait voir ça de plus près. Appuyé contre la balustrade, il se pencha. C'était si joli, tous ces petits points qui avaient leur logique propre, leur vitesse singulière. Si beau, qu'il en tomba.  

La nuit tous les chats sont gris

La nuit, dans une ville, tout est possible. On peut marcher des heures sans croiser âme qui vive, ou juste quelques taxis qui roulent à toute vitesse sur le pavé. La lumière des réverbères dégouline sur la chaussée en formant des ronds par-ci, par-là. Lorsque l'on croise un autre être solitaire, il y a un court instant de crainte, puis tout s'apaise au son de ses pas qui s'éloignent.
La nuit, la ville m'appartient. Ses rues, ses passages, ses ponts, ses parcs. Une ville est méconnaissable la nuit. C'est comme si l'on passait dans une autre dimension, où l'on évolue en variations de gris. Ce que l'on fait le jour disparaît. Ce qui importe, c'est l'instant présent. Les bruits. Les odeurs. Les images. Des rumeurs lointaines accompagnent notre promenade. Des ombres insoupçonnées se mélangent à la nôtre.

Dans la nuit, on peut être qui on veut. Notre première qualité dans la nuit: exister. On ne sait pas d'ailleurs où l'on finira. Dans un bar? Sous un pont? Chez soi? Peut-être qu'une porte ouverte nous happera. Peut-être qu'une musique nous ensorcelera. Peut-être qu'un cri nous pétrifiera. La nuit, c'est la preuve que les contes disent vrai, que le monde n'est pas si rationnel que ça. Là, on a le droit de croire à la magie (noire), aux sorcières et au prince charmant.

Avez-vous déjà senti l'odeur de la nuit? Douce, calme, unique. Une odeur qui donne envie de s'embrasser sous un portique. De courir juste pour le plaisir. De crier pour ne rien dire.

Les badauds de la nuit portent sur eux la même faute: profiter de l'obscurité pour se mouvoir. Quand je croise un autre promeneur nocturne, je lui en veux presque d'être aussi là, car avant qu'il n'arrive la nuit n'appartenait qu'à moi.

Dans la nuit, il est plus facile de se parler aussi. Comme si elle nous enveloppait d'un voile protecteur. Il y a des mots qui ne peuvent se dire qu'à certaines heures. On ne dit pas “je t'aime” de la même manière. On ose un peu plus peut-être. On est un peu plus soi aussi.

La lune, astre menteur, a pourtant l'air d'être une mère bienveillante. Son halo clair nous permet d'avancer la tête haute et le coeur léger. Elle n'éblouit pas, elle, elle éclaire. Sous ses reflets, on se sent plus beau.

Quand je me suis promenée naïvement dans la nuit, pour éclaircir mes idées, je ne pensais pas te rencontrer. Je ne savais pas non plus que tu serais d'une si bonne compagnie. Méfiante d'abord, je n'osai te parler. Puis, je me suis habituée à ta présence et commençai même à l'apprécier. Je ne viens pas toujours te rendre visite, car parfois j'ai l'impression que te voir trop c'est aussi se perdre. Ce qui est merveilleux, c'est que je sais que tu seras toujours là. Tu es des ces amis qui ne jugent pas et ne s'offusquent pas d'une longue absence. Une amie parfaite, en somme. Tu sais écouter comme personne. La vie est finalement bien faite. Par hasard, elle a sû nous donner la nuit pour nous habiller et la solitude pour nous accompagner.

Je suis comme je suis

Je suis une jeune fille globalisée. Je suis habillée en H&M et autres marques low-cost comme ma copine de New-York. Je raffole des tisanes Marks and Spencer que je trouve à Cracovie. La première fois que j'ai mangé des empanadas, c'était à Bruxelles. Je suis heureuse, car maintenant je peux avoir l'impression d'être aux Etats-Unis en buvant du mauvais café Starbuck's à six francs la tasse. La tendance veut que l'on mange bio et de préférence végétarien et moi, je trouve ça bien. Je suis pour une consommation responsable et éthique. Par contre, je n'ai aucun problème à prendre l'avion deux fois par mois pour passer un week-end à Londres, Barcelone ou Berlin, ni à porter des habits fabriqués par des enfants. Mon vocabulaire est principalement anglicisé et je suis connectée 24h sur 24. Mes meilleurs amis s'appellent I-Phone, I-Pod et I-Pad. “I” pour les intimes.

Je pense globalisé. Je sais qu'un acte inconsidéré à Sydney aura un effet néfaste sur la banquise en Arctique. L'effet papillon, dit-on. Mais comme nous sommes trop nombreux sur terre, je pense aussi que malheureusement je ne fais pas la différence. Donc je fais le strict minimum, car je sais aussi que dans d'autres pays ils font pire. Mauvaise foi globalisée. Assez logique, en somme.

En tant que nouvel être hybride, voguant dans les hautes sphères virtuelles, je n'ai plus d'avis et je ne sais plus réfléchir par moi-même. Heureusement, je peux me renseigner sur le net et me forger une opinion. Hélas, grâce à des algorithmes qui valent des millions, Google choisit ce qui sera le plus intéressant pour moi et a décidé que ce que je devais lire devait être ce qui me ressemble. J'ai alors l'impression que tout le monde pense comme moi, que j'ai toujours raison et que c'est moi qui détiens le bon sens. Je supporte de moins en moins ce qui n'est pas comme moi. J'abhorre les coups de gueule et les avis passionnés, à moins d'être d'accord. Je suis hyper-conditionnée, car jamais confrontée à d'autres visions. Une jeune fille globalisée, à température ambiante, bien pensante.

Comment suis-je devenue ainsi? Quelles prémices m'ont menée où je suis? Personne n'était préparé aux changements de notre époque. A qui la faute? A personne. Torts partagés. Faute globalisée, encore. Le monde contient ce résultat depuis longtemps. Rien ne vient de nulle part. Les dangers d'aujourd'hui étaient déjà latents dans les gestes d'hier. Suis-je pire qu'avant? Non, certainement pas. Je fais comme je peux. Ce n'est pas glorieux, mais qui fait mieux?

Par hasard, en surfant sur le net, je suis tombée sur ce poème, qui me correspond en quelque sorte. Je ne sais pas si vous connaissez cet auteur: Jacques Prévert. Internet a l'air de dire qu'il a été important. Il faudrait que je demande à mes parents ou à ma grand-mère. Cela dépend. “Dis-moi, Google, il est de quelle époque, ce type?”
“Je suis comme je suis / Je suis faite comme ça / Quand j'ai envie de rire / Oui, je ris aux éclats / J'aime celui qui m'aime / Est-ce ma faute à moi / Si ce n'est jamais le même / Que j'aime à chaque fois / Je suis comme je suis / Je suis faite comme ça / Que voulez-vous de plus / Que voulez-vous de moi [...]”

Un ami m'a rendu visite

Je viens de me faire un nouvel ami. Cela me fait particulièrement plaisir, car cela prend du temps de construire une amitié et pour être sincère, je ne sais pas très bien à quoi cela tient. Le hasard de la vie nous fait rencontrer toutes sortes de gens. Pourquoi nous attachons-nous plus à l'une qu'à une autre? Son regard? Son énergie? L'alignement des astres? Dans tous les cas, lorsque l'on se retrouve face à une amitié potentielle, on sait qu'elle est là. Le doute n'est jamais de mise quand le destin nous précipite face à une énergie réconfortante ou déstabilisante.

Ce nouvel ami, je l'ai rencontré dans une librairie. Comme souvent, je flânais dans les rayons sans chercher un livre précis. Je prenais simplement plaisir à lire distraitement les titres et certains résumés d'oeuvres que je ne lirai probablement jamais. Ce jour-là, j'étais ouverte à toutes les rencontres. Seule une telle disposition permet d'entrer en contact avec un inconnu et d'en faire un ami. Il a fallu que lui aussi soit là, presque comme si il m'attendait. Mon regard s'est posé sur lui et je me suis souvenue qu'on m'avait déjà parlé de lui. Il faut dire qu'il est assez célèbre. Je me suis sentie flatée qu'il accepte ma présence et même qu'il ne rechigne pas à s'ouvrir à moi. Nous nous sommes apprivoisés en un instant. J'ai eu l'impression que nous nous connaissions depuis toujours.

Il s'appelle Albert. Camus, de son nom. Peut-être l'avez-vous aussi déjà rencontré. Il est très souvent en librairie et est capable d'ubiquité malgré son décès. Nous passons tout mon temps libre ensemble. Dès que je peux rester plus de cinq minutes sur un fauteuil, je l'appelle et le découvre avec délice. Souvent, c'est lui qui me parle, mais je tiens aussi un dialogue en parallèle avec lui. Il est très à l'écoute et répond la plupart du temps à mes questionnements. Bien sûr, nos discussions sont dirigées par ses propos, mais cela me fait du bien car j'apprécie de me laisser guider. En ce moment, nous parlons beaucoup de la mort et du voyage, mais aussi du racisme ou encore de l'absurdité de la vie. Je lis ses doutes, sa révolte, ses pensées. Ce qui est merveilleux avec lui, c'est qu'il parle à tout le monde et ne s'enquiquine pas de préjugés.

Cependant, il ne faut pas que j'abuse de sa présence, car malheureusement il n'écrira pas plus qu'il ne l'a déjà fait. Alors, quand j'aurai lu tout ce qu'il nous a généreusement donné, j'aurai l'impression d'avoir perdu un compagnon. Je devrai laisser le temps couler avant de pouvoir à nouveau le visiter. Et là le miracle s'opérera: nos discussions seront nouvelles, différentes, ailleurs que celles que nous tenons en ce moment. Il en va pour tout grand homme. L'année dernière, j'avais la chance d'être accompagnée de Franz. Dernièrement, je me baladais souvent aussi avec Robert. Leur compagnie soulève mon sentiment de solitude et me permet de moins me perdre, ou du moins de donner un axe à mes réflexions. Aujourd'hui, Albert m'a dit que "il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre". Cette phrase, je crois, va m'accompagner bien quelques jours.

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